Il est 20h. Les librairies sont fermées. Les kiosques de Montmartre sont clos. Je décide de faire un tour dans la cave à vin Nysa, rue Ordener dans le XVIIIème arrondissement. Dans cette boutique boisée où chaque pas engendre un craquement de bois, je rencontre Louis, un jeune breton à mi-chemin entre la vingtaine et la trentaine. Souriant, il se prête au jeu de l’interview sans hésiter.
“Nous avons un très bon classement”. Je travaille chez Nysa depuis un peu plus d’un an maintenant. Dans cette cave-là, ça fait trois mois que je suis là tous les lundis. Sinon, je suis arrivé dans le groupe Nysa, en septembre dernier. Je fais des vacations, c’est-à-dire que je travaille dans plusieurs autres caves. Cette cave fonctionne très bien et nous disposons d’un excellent classement.
On a beaucoup de clients fidèles, qui viennent plusieurs fois par semaine. Après, on essaie d’attirer de nouveaux clients, en mettant des chevalets dehors, avec des messages inscrits dessus, pour ainsi les fidéliser et ça fonctionne.
Créé en 2006, le groupe Nysa est une chaîne de caves à vin en France. À partir de 2014, c’est en moyenne une dizaine de boutiques Nysa qui ouvrent dans l’Hexagone. Ce réseau de caves qui se veut jeune, citadin et original estime une augmentation de 40% de chiffre d’affaires chaque année. D’ailleurs, Louis a souligné que, contrairement à d’autres commerçants, Nysa ne connaît pas la crise.
« On a une recrudescence de clients en temps de crise”. Que ce soit le premier ou le deuxième confinement, on ne ressent que des effets bénéfiques. Nous ne sommes pas un secteur impacté par la crise sanitaire. On a même une recrudescence de clients en temps de crise. À chaque annonce de confinement, on le voit, le nombre de clients bondit. Et là, on reprend de nouveau sur une belle lancée. Il y a des gens qui viennent faire leur stock et après évidemment, c’est à nous de maintenir une bonne courbe. Je pense que les gens ont un peu peur, du coup ils font leur stock. D’ailleurs, c’est la même chose pour les autres produits. D’après mes échanges avec les clients, ils me disent clairement, en général, qu’ils boivent plus en temps de confinement. (Il rit)
“Les librairies ne sont pas “essentielles”. Évidemment, je soutiens les librairies, ce n’est pas normal que des plateformes en ligne puissent profiter de ces fermetures. Même si, pour moi, les librairies ne sont pas forcément “essentielles”. Et comme nous faisons partie de la Fédération collective de l’alimentaire, nous restons ouverts.