Barcraft : quand jeu vidéo rime avec bistrot – Un article de Vincent Souchon : Etudiant Master 2
A l’heure où de plus en plus de bars mettent la clé sous la porte, un nouveau concept au croisement du bistrot et cybercafé fait fureur place de la république : le barcraft. Découvrez le Meltdown, le point de rendez vous des gamers piliers de comptoirs.
Et si les passionnés de jeu vidéo avaient un bar pour se retrouver et jouer ?
C’est l’idée qui germe il y a 3 ans dans la tête de quatre copains d’une vingtaine d’année. Le concept existe déjà sur le papier : ça s’appelle un Barcraft, et quelques projets ont déjà vu le jour aux Etats-unis, mais seulement de manière ponctuelle. Dans les faits, les joueurs investissent un bar consentant pour la soirée et puis s’en vont au petit matin. Mais ce système, compliqué à organiser, ne leur convient plus et ils décident de mettre sur pied un lieu permanent.
Success story d’un projet fou
Aujourd’hui le barcraft de leur rêve est une réalité : le Meltdown, installé à deux pas de la place de la République tourne à plein régime depuis un an et demi. De l’extérieur on ne se doute de rien, c’est à l’intérieur que la magie opère. La moitié de la salle de 40 m² est occupée par 4 ordinateurs sur lesquelles les joueurs se relaient en permanence. Ici, pas de jeux de guerre mais de la stratégie, le bar ne propose que 4 jeux (League of Legends, StarCraft II, DOTA II et Hearthstone) auxquels chaque jour de la semaine est dédié. A cela s’ajoutent 4 écrans plats sur les murs, qui diffusent tantôt la carte des cocktails maison du bar, tantôt des compétitions en ligne entre joueurs de haut niveau.
«On n’aurait jamais cru que ça marcherait si bien, si vite.», explique Fabien, le barman de 26 ans, « Ça fait un an et demi qu’on a ouvert et on a déjà une trentaine d’habitués très réguliers. On accueille parfois plus de 100 personnes pour nos événements.» Ces fameuses soirées-événements ont fait la fierté du Meltdown. Très relayées dans le milieu des gamers, elles ont fait venir des champions de renommée internationale pour s’affronter autour du zinc ou se mesurer aux amateurs intrépides. «Ça nous a beaucoup aidé à nous faire une réputation et on a pu se faire sponsorisé. Ça a amplifié le bouche à oreille.»
Des geeks, des filles et des novices
La clientèle est jeune, un brin geek et surtout ravie. «On est venu pour le jeu et on est resté pour l’ambiance.» plaisantent Guillaume-Axel et Alexandre, qui se sont connus ici. « Les cocktails sont pas chers et on a vraiment l’impression d’être en famille ! On fait sans arrêt de nouvelles rencontres» Contrairement aux idées reçus, le bar n’est pas une antre de barbus asociaux et l’on trouve aussi des filles et des non joueurs parmi les habitués.
Les patrons sont contents, les clients sont ravis, mais alors qui se plaint, au Meltdown ?
«Les voisins, comme dans tous les bars ! » rigole Fabien, le barman « Mais ça devrait aller mieux après le déménagement». Après avoir ouvert deux franchises à Londres et à Berlin, le Meltdown s’apprête en effet à déménager pour voir les choses en grand : 300 m² et plus de 10 ordinateurs dans un sous-sol à proximité de Bastille. A l’heure où l’économie est en berne, ce projet jeune et audacieux affiche une croissance exceptionnelle qui semble partie pour durer. Vous n’avez pas fini d’entendre parler du Barcraft.
Vincent Souchon