Des intervenants passionnés et passionnants
Par Romain Lambic
C’est une star très particulière à qui on rend hommage en ces deux jours. Annie Ernaux est écrivaine. Son style d’écriture et ses romans sont connus dans le monde entier. C’est aussi une habitante de Cergy, d’où l’hommage exceptionnel qui lui est rendu.
Pendant deux jours, les intervenants défilent pour montrer toute leur admiration face à cette auteure contemporaine, jamais en panne d’inspiration. Au centre des discussions ce jeudi 20 novembre en début d’après-midi, son dernier livre, paru en mars et intitulé « Regarde les lumières mon amour » .
Assise au premier rang de la salle de conférence de l’université valdoisienne, Annie Ernaux est très attentive aux thèmes abordés par ces professeures de littérature passionnés. Francine Dugast, enseignante à l’université de Rennes II s’exprime dans un style académique très technique. La seconde intervenante, Lyn Thomas, professeure à l’université du Sussex, se laisse emporter par la passion et n’hésite pas à recenser les différentes critiques positives.
Une auteure proche des lecteurs
Quand l’une évoque le style «fragmentaire» et la «structure anthropologique» des écrits de la plus célèbre des cergypontaines, la seconde n’hésite pas à parler de véritable «engagement politique» et sociétal dans ses compositions.
L’universitaire britannique reconnaît l’écrivaine proche du lecteur par un «jeu social pour faire de l’auteure un être banal.» Elle n’hésite pas non plus à reprendre un passage de l’ouvrage évoquant «une scène primitive» dans laquelle Annie Ernaux est «reconnue» dans le magasin dans lequel elle déambule, la poussant à changer de rayon «pour retrouver sa tranquillité.»
Annie Ernaux rend la science froide humaine
Car dans ce dernier livre, la romancière s’est amusée à flâner dans les rayons du grand magasin pour observer les gens, plus anonymes les uns que les autres, dans leur manières de faire les emplettes. Lyn Thomas analyse ce récit comme une «sociologie littéraire», une «science froide» que la plume d’Annie Ernaux a rendu humaine.
Après une heure d’hommage sur son style, l’auteure reconnaît elle-même que le milieu qu’elle a analysé tout en gardant un esprit inspiré est empli de «nouveautés dans les scènes, dans chaque comportements et interactions.»
La discussion attire de nombreux curieux, mêlant étudiants et amoureux de l’œuvre d’Annie Ernaux, fascinés par la passion des intervenants qui encourage à poursuivre en se plongeant dans l’œuvre écrite à Cergy-Pontoise.