CC BY-SA 3.0 Siren Com Françoise Hardy, lors de la présentation de son nouvel album et de son livre L’Amour fou, le 17 novembre 2012, à la FNAC des Ternes, Paris (17e arrond.).

Quand j’étais petit, j’ai fait des ronds dans l’eau. J’y ai pris du plaisir, et comprendre que le tumulte, les eaux moins tranquilles arrivent, m’a fait peur. En entrant à l’école, les premières amitiés ont fait leurs apparitions. Il y a eu les saisons des amitiés sincères, la douceur, la fidélité des oiseaux de passage ; pour après repartir au fin fond des nuages.

Tu es entrée dans ma vie au bon moment, à jumeler tes paroles comme acquises, pour transformer l’amitié en amour. C’est bien ça la justesse des rencontres. Des premières rencontres. Comme toi, adolescent, je suis resté des heures seul dans ma chambre. 

À rêver de celle qui viendrait me sortir de mon enfance, et partir, loin. Imaginant que cette femme te ressemble, toi, dans cette courte robe dorée Paco Rabanne à travers l’objectif de Jean-Marie Périer.

Cette femme comme toi, j’ai cru l’avoir, l’apercevoir, plus d’une fois, aux multiples messages personnels que j’ai faits. À avoir des milliers de mots raturés, sur du papier, déjà, bien trop usé. À la création d’un nouveau sillon, sur tes vinyles aux paroles sincères. Il est vrai qu’elle n’avait pas tes cheveux longs bruns, ni tes yeux d’un bleu si clair comme à tes 26 ans. Mais je rêve qu’elle ait aussi cet arrière-gout d’amour-fou comme tu l’avais pour Jacques Dutronc.

En grandissant, la fierté arrive. L’inspiration prend une nouvelle forme à l’image de Gainsbourg. Je ne suis pas lui. Je ne sais pas faire des rimes en « ex » et jure que ma collection d’amourettes n’est pas un prétexte. Pourtant, mon cœur de Pyrex va prendre feu, et de toute manière, je sais que derrière un Kleenex, je serai mieux.

Grâce à toi.

Honteusement, j’ai copié comme un enfant, jusqu’à mes 24 ans, les phrases de ton répertoire en bégayant, pour draguer. Il était si simple de me les approprier. 

(On appelle ça du plagiat, mais à l’époque, c’était de l’innocence).

 Alors « quand je me tourne vers mes souvenirs, il me revient des tas de choses » similaire à ta vie.

Combien de fois ces amourettes m’ont dit : « J’ai peur que tu sois sourd, j’ai peur que tu sois lâche, j’ai peur d’être indiscrète ». 

Des mots devenus la réalité de mon quotidien, à une époque malvenue. 
Je ne peux pas leur dire je t’aime, peut-être.


C’est par tes mots que j’ai reconnu la personne qui est devenue mon rêve, mon idole, ma star.

J’ai couru à perdre haleine, à travers le monde par amour, comme dans tes textes. 
 Pour rien. 


En ce début d’été 2024, je suis le seul à chercher le pourquoi, qui m’emporte loin de toi. 
Seule la pluie réussit à confondre mes larmes. 


Journal en main ; « Le temps de l’amour » titre de Libération à ton décès. 
 J’ai compris.
 De toute manière : « Tout passe, on se lasse et puis on s’en va »

Mon amour adieu.