« Le Parisien, c’est le journal le plus demandé chaque jour ». Sur la place Pierre Sémard, à Vincennes (Val-de-Marne), le kiosquier Firas Mallat a pris la décision d’ouvrir pendant ce deuxième confinement, conformément aux directives du gouvernement.
Ce kiosque, qui a l’aubaine de se trouver à la sortie du RER A de Vincennes, sur une grande place, a toutefois ressenti la baisse de fréquentation due au reconfinement mis en place le vendredi 30 octobre par Emmanuel Macron. Un second confinement différent de celui de mars, avec quelques règles assouplies.
Une perte financière conséquente pour les kiosques
Si les points de presse font partie des rares commerces à rester ouverts pendant cette période, les habitués, quant à eux, peinent à venir. Une situation qu’il a expliquée par la peur de sortir de chez soi : « En ce moment, il n’y a pas assez de clients. Avec le confinement, ils ont peur de sortir ».
Le manque de clientèle lui a fait prendre la décision de fermer boutique le dimanche, alors qu’il était traditionnellement ouvert pour le jour de sortie du JDD. Cela se répercute sur ses recettes à la fin de la semaine. « Avant, du mercredi au samedi, on pouvait avoir un chiffre d’affaires dépassant les 1.200 € par jour, maintenant, on atteint à peine les 700 € », a-t-il analysé.
Des clients à la recherche d’informations
À l’inverse du premier confinement, le kiosque a cette fois-ci fait le choix de rester ouvert pour amoindrir les pertes économiques. Une décision qui a ravi les lecteurs qui avaient dû trouver des alternatives en mars. « J’étais gêné parce que pendant le premier confinement c’était fermé. Ça devient de plus en plus difficile de trouver un journal autrement que sur internet. », a expliqué ce lecteur régulier du Canard Enchaîné et du Monde.
En dehors de l’apport informationnel des journaux, le kiosquier a noté que certains clients, viennent récupérer les attestations dans les journaux. « Les personnes âgées n’utilisent pas de téléphones portables et ne savent pas ce qu’ils doivent faire. », a-t-il souligné au sujet de cette partie de la population qui ne maîtrise pas forcément les outils technologiques.
Le point presse sert ici de relais d’information et leur explique ce qu’il faut faire ou bien dans quels lieux il est possible d’imprimer les attestations nécessaires.
Une organisation à revoir
Afin de s’adapter aux mesures sanitaires, le marchand de journaux a pris des mesures pour limiter les contacts avec les clients. Il s’occupe lui-même d’attraper les journaux ou magazines demandés. « Je préfère avoir le journal qui se trouve derrière, on ne sait jamais s’il a été touché par une autre personne avant », ajoute une autre cliente, pendant que Firas retire son magazine de l’étagère.
Pour payer, il vous suffit d’insérer votre monnaie dans une caisse automatique, plus hygiénique qui permet d’éviter la manipulation de la monnaie. Pour ceux, qui souhaitent utiliser leur carte de crédit, le montant minimum a été revu à la baisse : 1 € au lieu de 5 €, de façon à inciter les gens à l’utiliser.
Selon le kiosquier, le choix du gouvernement de fermer des libraires lui paraît dur pour ses collègues et ne voit pas de grande différence avec son métier, les deux proposant une offre voisine.
Il a désormais pris l’habitude de répondre à des demandes inhabituelles : « Des clients viennent dans les kiosques et demandent des choses qu’on ne propose pas. On ne vend pas de livres pour les écoles, enfants ou même université. On m’a même demandé des cahiers et des crayons », a-t-il raconté.