Un article de Manon Raad – Photo : Distribution de tracts du Nouveau Front Populaire (NFP) dans la 1ère circonscription des Hauts-de-Seine. Elsa Faucillon – @Elsa Faucillon – Instagram
Dans le département historiquement communiste des Hauts-de-Seine, où La France Insoumise a largement dominé le scrutin européen, l’abstention dépasse les 56 %. À l’approche des législatives, la gauche s’efforce de mobiliser des électeurs de plus en plus désabusés par la politique.
Le sommeil, il a fallu l’oublier… Elsa Faucillon n’avait jamais connu une campagne aussi intense. Pourtant, c’est déjà sa troisième élection dans la première circonscription des Hauts-de-Seine. D’abord candidate sous l’étiquette du Parti communiste en 2017, puis sous la bannière de la NUPES en 2022, Elsa Faucillon se présente désormais en tant que candidate du Nouveau Front Populaire (NFP). Pas question néanmoins de ralentir dans cette campagne éclair.
Elsa Faucillon mise sur la rencontre avec les habitants pour convaincre
“Si on se mobilise, on peut changer le scénario”, déclare Elsa Faucillon. Pour les législatives de 2022, l’abstention l’avait empêchée d’être élue dès le premier tour. Alors comment convaincre et remporter les quelques suffrages qui lui ont alors fait défaut ? “La rencontre avec les habitants est une partie essentielle de toute campagne électorale. Cela permet à la candidate de se faire connaître, de présenter ses idées, son programme et ses valeurs aux électeurs”, déclare Sarah, militante du NFP.
Une candidate sur le terrain pour faire reculer l’extrême droite
Elsa Faucillon a un autre combat, le Rassemblement national. “Le résultat de l’élection européenne en France est terrible. L’extrême droite est autour de 40%. Les semeurs de haine sont aux portes du pouvoir », dit la candidate de gauche. À Gennevilliers, la liste de Jordan Bardella est arrivée en deuxième position avec 12,09 % des voix lors des élections européennes, le 9 juin 2024. “Je veux consacrer toute mon énergie à cette unité avec les Insoumis, les communistes, les socialistes, les écologistes, les démocrates, en lien avec le mouvement social, pour repousser l’extrême droite le plus loin possible”, déclare-t-elle. Pour comprendre les motivations des électeurs du RN, l’ex-députée n’hésite pas à aller à leur rencontre.
“J’ai peur de sortir de chez moi. Pourtant, j’ai grandi à Gennevilliers, aux Agnettes. Depuis quelques années, la situation s’est détériorée”, nous confie une habitante. Face à ce quotidien troublé, Elsa Faucillon met en avant le programme du NFP, qui prévoit des investissements supplémentaires dans les services publics, y compris la police. La femme politique ajoute : “Les députés du RN sont à la ramasse. Quand nous avons proposé d’augmenter le SMIC, ils ont voté contre. Ils prétendent s’intéresser aux travailleurs français uniquement pour pouvoir parler des travailleurs étrangers”. Les minutes s’écoulent. La gennevilloise semble réceptive. Au point de ne pas voter RN ? Elle hésite encore.
L’éducation au cœur de la campagne d’Elsa Faucillon
Pour toucher un maximum d’électeurs, Elsa Faucillon va également à la rencontre des jeunes. L’association de dispositif scolaire de la ville “Réseau étudiant Gennevilliers” l’a accueillie pour discuter des conditions des étudiants en France.
L’ancienne députée a expliqué les projets du Nouveau Front Populaire à ce sujet : “Notre parti réaffirmera le principe d’égalité entre les étudiants en abrogeant les frais d’inscription différenciés pour les étudiants extra-communautaires”. Elle a ajouté que le NFP “supprimera la plateforme Parcoursup pour refondre plus largement l’accès à l’université”. Les étudiants paraissent en accord avec ses idées.
