Photo – Roch-Olivier Maistre CSA
Un constat sans appel. La représentation de la diversité de la population française à la télévision s’est dégradée selon le baromètre annuel du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Roch-Olivier Maistre, son président, a jugé ce mardi ces résultats « tout simplement inacceptables en 2020».
Depuis 2009, le CSA a visionné et analysé pendant deux semaines en mars et en septembre les contenus de 17 chaînes (TNT gratuit et Canal +). Plus de 2400 programmes, dont plus de 700 fictions ont été analysés, révélant de graves manquements en matière de diversité.
Une sous-représentation des personnes en situation de handicap
En 2019, la part des personnes « perçues comme non-blanches » a reculé de 2 points par rapport à 2018 pour atteindre 15%. La représentation des femmes a, elle, stagné à 39%, alors qu’elles représentent 52% de la population française.
« Certains résultats sont décevants, tout simplement inacceptables en 2020. On ne peut pas se satisfaire que les personnes en situation de handicap représentent seulement 0,7% des intervenants à l’antenne », a expliqué le président du CSA.
Constat partagé par la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, qui a regretté que la représentation des handicapés ne se cantonne qu’à une population masculine, atteinte d’un handicap visible, laissant de côté celle touchée par un handicap invisible (Cognitif, autisme, sensoriel, etc. N.D.L.R.). Elle a toutefois noté que « quand on parle handicap, ça fait de l’audience », citant les exemples de Vestiaires ou encore Un si grand soleil sur France 2 et invitant les représentants de la télévision présents à aller plus loin dans les démarches.
« Une part de la société française reste encore ignorée des médias »
L’enjeu de la diversité est pourtant de taille, « il est inacceptable qu’une partie de la population soit absente des antennes. C’est le risque d’installer un sentiment de rupture », constate Carole Bienaimé Besse, membre du CSA. « Une part de la société française reste encore ignorée des médias », peut-on lire dans le communiqué.
Une position que partage la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, qui a mis l’accent sur la responsabilité des médias, qui ont « la capacité de proposer à chacune et chacun des modèles pour se construire ». Malgré les « signes encourageants », elle rappelle la « nécessité absolue d’intensifier nos efforts pour avoir une plus juste représentation de la société française à l’écran ».