L’aide aux réfugiés s’organise aussi sur les réseaux sociaux. Appel aux dons, recrutement de bénévoles, la plate-forme de réseau social Facebook voit émerger une nouvelle forme de solidarité qui permet de mettre en relation associations et citoyens connectés.
Aide aux réfugiés syriens, Réfugiés de la Chapelle en Lutte, Plate-forme d’aide aux réfugiés en France… Voici quelques exemples de ces nombreux groupes qui se multiplient depuis quelques mois sur le réseau social. Véritables relais d’associations ou initiatives spontanées et individuelles, ces communautés 2.0 permettent de donner une vitrine aux besoins des réfugiés arrivés en France.
Sur ces groupes auxquels sont inscrites quelques centaines voire milliers de personnes, les messages de volontaires sont quotidiens, les propositions diverses : cela va du don de produits de première nécessité (nourriture, hygiène, vêtements…) à des objets plus variés ( titres de transport, téléphones, livres, jouets…).
La souris défile et les posts s’enchainent : ici, quelqu’un offre de ramener des crayons de couleurs et des feuilles de papier pour les enfants, là, un peu plus bas, un internaute a quelques dictionnaires en trop… » Si ça peut aider dans les démarches administratives »…
Des associations débordées
On y propose du temps aussi : sur le groupe de la Chapelle en Lutte par exemple, beaucoup se portent volontaires pour « passer dans l’après-midi », « donner un coup de main », « voir ce qu’il y a à faire ». Une instantanéité dont profitent les associations : tout au long de la journée, elles postent sur la page de la communauté les besoins urgents auxquelles elles font face et il ne faut souvent pas plus d’une heure pour qu’une personne se porte volontaire.
La nouveauté ici ? Ces internautes ne sont pas forcément affiliés une association, mais ont le temps d’agir à ce moment clé. Traduction de documents, transports d’urgence ou cours de français se trouvent donc parfois assurer par des personnes indépendantes de tout organisme. Cet élan de solidarité a cependant son revers. Tout aussi spontané qu’irrégulier, il démontre les limites du système : associations ou collectifs se retrouvent paradoxalement débordés par les dons des internautes et obligés de les refuser. Et c’est sur le réseau social, bien sûr, qu’ils l’écrivent et demandent aux internautes de stopper les dons.
Entre la crise humanitaire en cours et la lenteur de l’action politique pour la résoudre, les associations font face à un nouveau défi : comment gérer à long terme ce nouveau type de « bénévolat » à la fois utile et désordonné?
Solidarité 2.0 et partage d’informations
Véritables lieux d’échange, ces groupes d’internautes nourrissent aussi le partage d’informations : on y publie des articles de presse, les nouvelles mesures politiques sont relayées, et ardemment commentées. Les discussions vont bon train, à l’instar du groupe Facebook la chapelle en lutte où l’appel au don se mêle aux débats politiques et à l’affrontement d’idées.