Avec le second confinement, les temps sont durs pour la culture à Rodez ! Entre l’annulation des représentations théâtrales, le report des festivals et la fermeture de l’ensemble des établissements culturels, certains musées se sont adaptés.
C’est le cas du musée Soulages, qui célèbre le peintre et graveur français, Pierre Soulages, connu pour son utilisation de l’outrenoir.
Le musée de l’outrenoir vit en ligne
Si le public ne peut plus venir dans les salles du musée, l’art de Soulages continue d’être mis en lumière. L’équipe du musée fait preuve de créativité pour maintenir sa première mission, celle de la transmission de connaissances.
Sous la direction du conservateur Benoit Decron, les visiteurs virtuels peuvent découvrir les facettes du noir à travers de l’audio numérique sur le site officiel du musée, des documents dématérialisés disponibles sur les réseaux sociaux (Instagram et Facebook).
L’association des amis du musée Soulages s’est elle aussi tournée vers le virtuel. Pour ses adhérents, elle offre des lettres hebdomadaires et des visites en vidéo du musée Soulages pour maintenir le contact entre les membres.
Un “petit musée” en difficulté
Les musées de France ont très mal vécu la fermeture de leurs établissements. Au-delà de la coupure nette des visites, ils ont été impactés économiquement. “Si vous enlevez trois mois et demi sur une année complète d’ouverture de musée, c’est une perte sèche en recettes (entrées, boutique, etc) de l’ordre de 600 000 euros”, souligne Benoît Decron, conservateur du musée.
Des résultats économiques glaçants pour l’établissement culturel qui doit faire face au Covid-19 et ne pourra pas disposer d’une aide de l’État. En 2019, le musée est devenu un Établissement public de coopération culturelle (EPCC), soutenu par l’Etat, la région Occitanie, le département de l’Aveyron et l’agglomération de Rodez. Compte-tenu de son statut particulier, le musée ne pourra pas disposer des aides allouées aux musées nationaux comme le Louvre ou le Musée d’Orsay, pour combler les manques à gagner dans sa trésorerie.
2020, une année en demi-teinte pour Rodez
Malgré l’annulation de trois mois de visite, le musée a maintenu une bonne moyenne en fréquentation. Il fait figure d’exception avec ses 95 000 visites. Il a même battu des records. Les visiteurs étaient au rendez-vous en 2020 avec l’exposition de Soulages au Japon en août et celle du Chat du dessinateur Philippe Geluck début octobre. Elles ont atteint de très bons résultats avec des pics à 1 400 visiteurs par jour. Mais malgré tous ces résultats, l’année a été décevante selon le conservateur Benoît Decron, le musée a perdu 40 000 visiteurs.
Une impression de déjà-vu
C’est en réalité le troisième confinement pour le musée Soulages. En plus du premier confinement national, l’établissement culturel a été contraint de fermer ses portes du 7 au 14 septembre pour cause de cas Covid au sein des équipes du musée. Une situation difficile à accepter pour les visiteurs et les habitants de l’Aveyron. « C’est un crève-cœur de voir le musée fermé et pour moi, c’est très difficile à accepter” déclare une habitante de Rodez.
Crédits : © RCR – photothèque Rodez agglomération – photo A. Meravilles