L’ère des moyens d’information alternatif
Terminée la traditionnelle messe du 20h, la façon de créer et consommer de l’information a évolué avec l’explosion d’internet. S’est alors ouvert l’opportunité d’informer différemment dont on n’aperçoit que les prémices. Au festival Média en Seine, à Paris, ont défilé ceux qui transmettent l’information de manière alternative.
Le son, de nouveau à la mode
« Far west « , « nouvel El Dorado », « retour des radios libres », c’est ainsi qu’ont été qualifiés les podcasts à la Maison de la Radio. Il faut dire qu’ils se sont multipliés et il y en a pour tous les goûts : cinéma, sexe, sports… Et l’information n’y échappe pas ! Adèle Humbert, créatrice du studio Insider Podcast, travaille pendant plusieurs mois sur des faits divers : « On utilise des éléments journalistiques mais de manière scénarisée ». Pendant 10 mois, le média a enquêté et a pu produire le podcast 1000° : 10 épisodes de contre-enquête sur l’affaire Massé. Une obscure histoire de colis piégé déposé devant une usine de lentilles de contact. 25 ans après les faits, l’homme condamné continue de clamer son innocence.
Écoutés principalement lorsque l’on est seul, les podcasts entendent créer un lien intime avec l’auditeur et le prochain défi sera de « développer l’interactivité », affirme Aurélie Charon, animatrice et productrice de podcasts sur France Culture.
S’informer en conversant
Utiliser les messageries instantanées pour informer, c’est le défi de certains médias. Pour obtenir de l’information de ces robots appelés « chatbots », il suffit de leur parler. Leurs réponses s’adaptent et ils sont même capables d’identifier les points de vue haineux. « On incite l’internaute à se poser des questions, à réfléchir, à se faire sa propre opinion : c’est un média conversationnel », explique Marjolaine Grondin, CEO du media JAM sur Facebook Messenger.
Sur le continent africain, où la moyenne d’âge est de 19 ans, les chatbots ciblent une jeunesse portée sur les smartphones. RFI Afrique compte aujourd’hui 20 000 abonnés sur la messagerie WhatsApp. Si c’est un produit d’appel pour le site, le chatbot constate un engagement fort et doit s’adapter aux demandes : « nous faisons de l’explication et de l’accompagnement car il y a beaucoup de fake news sur WhatsApp, explique Sinatou Saka, journaliste à RFI Afrique. Nous répondons aux demandes de vérifications des gens ».
Le défi des stories
Créées dans l’optique de partager son quotidien avec ses amis, le rythme temporaire des stories convient aux médias qui commencent à s’y adonner. Pour les radios, surtout écoutées lors de trajets, c’est un défi d’être présentes pour son auditeur à d’autres moments de la journée. C’est le cas de Mouv’ qui s’adresse à une cible jeune. « On s’est développé sur Instagram et on y adapte nos flashs infos, précise Nour-Eddine Zidane, en charge de l’information de la radio. Le défi c’est de donner envie d’aller plus loin sur le site ».