CC BY-SA 2.0 – François from Paris – Haute couture printemps été 2008

Derrière son regard clair et ses cheveux colorés en blond, Claire Chazal incarne une certaine idée du journalisme : celle de la rigueur sans ostentation, du charme sans artifice. Son visage, délicatement dessiné, a illuminé la télévision des Français pendant vingt-quatre ans. Elle devient une présence rassurante pour les Français qui lui a permis de raconter le tumulte du monde sans jamais s’y perdre. Chaque week-end, elle prend la place du journaliste abrégé en quatre lettres, PPDA et devient un témoin privilégié de l’Histoire, annonçant d’une voix posée, attentats, nouveaux présidents et exploits sportifs des Français. Ce n’est pourtant pas le destin qu’on aurait imaginé pour cette diplômée de HEC. Tous les soirs, quand le générique du JT retenti, les Français écoutent religieusement la messe du 20 heures. Jusqu’à 10 millions de téléspectateurs le dimanche soir. Elle survie à toutes les époques de TF1, de la période faste des années fric aux années de diète où les stars ne sont plus appréciées par le nouveau patron de la Une. Lorsqu’en 2015, la sentence tombe, c’est avec dignité et élégance qu’elle quitte la lumière du plateau. S’en suit une rétrospective des deux décennies couvertes par la journaliste, de la chute de l’URSS aux attentats de Charlie Hebdo. C’est la fin d’une époque, celle d’une journaliste aussi populaire qu’un grand acteur de cinéma comme en témoigne ses Unes annuelles dans Paris Match. Son refuge, elle le trouve dans la culture. Cette passion pour la beauté des œuvres et des écrits. Si elle a quitté le zénith de l’actualité, son étoile de journaliste n’a jamais cessé de briller.